Petits points cardinaux

Michel Séonnet

EVENTAIRE

Je tiens quant à moi depuis longtemps pour important le chemin d’écriture de Michel Séonnet. Même si largement publiée par des éditeurs incontestables, qui ont manifestement reconnu la singularité de son travail littéraire, son œuvre demeure trop et injustement méconnue, victime précisément de sa singularité, qui est pourtant ici comme souvent la marque d’une intégrité dans les choix et l’enjeu de la prise de parole.

Jean-Pierre Siméon

Que dirai-je aux enfants de la nuit ? Verdier 1994

Ce qui impressionne dans le premier livre de Michel Séonnet, c’est sa façon tranquille de s’emparer de sujets encore brûlants – la Milice pendant l’Occupation et le terrorisme gauchiste – tout en ne cessant pas d’afficher une haute exigence littéraire. Que dirai-je aux enfants de la nuit ? se présente à cet égard comme une réussite incontestable. Par la finesse et l’intelligence du regard. Et plus encore peut-être par un style d’écriture.

Jean-Pierre Lebrun.

La Tour sarrasine, Verdier 1996

Dans nombre de fictions, aujourd’hui, tout se passe comme si, depuis des décennies, rien n’était arrivé dans l’écriture ou dans l’Histoire. Ce roman, au contraire, unit souci d’une construction élaborée comme une forme musicale et présence du tragique contemporain.

F. de Martinoir

La chambre obscure, Gallimard 2001

Ce roman - qui semble faire si largement appel à des souvenirs personnels - repose tout entier sur l’émotion et le style. On se promène dans une ville (Nice) à la fois réelle et onirique. Michel Séonnet a inventé là un genre bien à lui, à mi-chemin entre l’autobiographie fantastique et l’ex-voto littéraire.

Serge sanchez

Dietrich Bonhoeffer, Sans autre guide ni lumière, Gallimard 2002

Sans autre guide ni lumière n’est en aucun cas un exercice d’admiration, C’est le récit, dans une écriture libre de toute attache, d’une rencontre. Il y a là, non seulement le résistant admirable, mais celui qui voulait ressentir une dernière fois la chaleur du soleil sur tout son corps.

Marie-Laure Delorme

Le pas de l’âne, Gallimard 2005

Ecrire, dit Michel Séonnet, sert à relever les humbles. Dans Le Pas de l’âne, les mots mettent en lumière des êtres en perdition. De ces lambeaux de vie, Michel Séonnet fait des éclats. Ses personnages entrent tour à tour dans la lumière, sans se départir pour autant de leur ombre. Lorsqu’ils se croisent, ils se font miroiter l’un l’autre.

Lise Beninca

Petit livre d’heures à l’usage de ma soeur, L’Amourier 2006

Mémoire, écriture, secours, courage, attention.... le Petit livre d’heures est une merveille de justesse, de pensée, de conscience - d’amour, aussi. Il progresse et se réalise dans une perfection qui donne au lecteur le pouvoir (la chance) d’en partager l’expérience. Je n’oublierai jamais le cri de la pierre inscrivant dans la pierre la résistance aux forces terribles et noires.

Bernard Noël

La marque du père, Gallimard 2007

En 1994, Michel Séonnet publiait un premier roman fort remarqué,  Que dirais-je aux enfants de la nuit ? Sous couvert de fiction, il interrogeait, dans un huis clos saisissant, l’héritage de la honte et de la culpabilité d’une fille et petite-fille de milicien. Treize ans après ce livre, dans un récit âpre, dense et tourmenté, l’écrivain déchire le voile de cette malédiction qui n’a cessé de le hanter.

Christine Rousseau

Trois ânes, L’Amourier 2009

Ça part de rien, et l’on est happé par un récit conçu comme ces tourbillons de fleuve qui nous emportent, par cercles concentriques, dans les tournoiements de l’Histoire. Comment dire cette histoire ? comment dire l’Histoire ? en allant pas à pas, comme l’âne, en cassant l’écorce des jours, en acceptant le défilement du conte.

Yves Hugues

Un peu de toi, L’Amourier 2012

Ce texte magnifique, bouleversant, écrit à Monique, cette femme dont j’ai pensé que j’aurais aimé la rencontrer. C’est une grande histoire d’amour que vous avez su rendre sensible avec pudeur, sans pathos.

Annie Ernaux

Le pays que je te ferai voir, L’Amourier 2014

Près de vingt années après avoir écrit  La tour sarrasine Michel Séonnet renoue avec le dialogue d’amours et de guerres qu’entretiennent les deux rives de la Méditerranée. Il est des livres qui, au contact de la tragédie du monde, projettent des clartés, lumière vacillante mais obstinée qui veille dans les âmes de bonne volonté. Le roman de Michel Séonnet fait partie de ceux-là.

Michel Diaz

L’enfant qui regardait la mer, L’Amourier 2016

C’est une prouesse. Dans un bercement presque hypnotique de l’écriture pas éloigné de celui des vagues, l’auteur est parvenu (mais comment ?) à réellement infuser non seulement le regard de l’enfant et l’enfant lui-même, mais l’adulte en devenir qu’il porte.

Marie-Hélène Bahain

David, le roi de dieu, Petits points cardinaux 2019

Combien admirables ces chants par la justesse toujours du verbe qui à la fois dit et suggère, donc élève et projette la matière de la langue dans la pensée. Métamorphose le dicible en lumière.

Bernard Noël.

Eugène, mélodies et chansons, Petits points cardinaux 2020

C’est un trait curieux de notre génération qu’elle semble comme absentée à elle-même, occupée de celles qui l’ont précédée, comme si elles avaient été dessaisies de tout, et d’abord de leur sens par la noirceur du temps. Tu t’appliques à le leur restituer. Tes airs d’opéra n’ajoutent pas peu au dépaysement. J’étais tout chose, à la fin de ton livre.

Pierre Bergounioux.

Jacques Stephen Alexis, le voyage vers la lune de la belle amour humaine, L’Amourier 2022

Par le seul pouvoir des mots écrits, Michel Séonnet parvient à nous faire sentir et voir les tourments d’une vie et l’inexorable d’un destin. Son écriture est traversée d’éclats et d’étincelles qui viennent jouer avec celles qui continuent de nous arriver de la voix tropicale de Jacques Stephen Alexis.

Alain Freixe

© Michel Séonnet. | Contact        SPIP | squelette | | Suivre la vie du site RSS 2.0     Réalisé par Rature.net